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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/184

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berges de bon accueil, semblèrent au milieu de la verdure noirâtre de curieuses pièces de pâtisserie. Le train atteignit les plateaux. Ce fut comme une libation d’air vif ; sur l’espace plan, plus près d’un ciel d’étain on eût vidé quelques boîtes de Nuremberg ; les plus saillants et les plus rapprochés de ces joujoux soulevaient leurs bonnets au passage tonitruant. L’express secouait les petites gares, des manières de cages vitrées, où pépiait tremblotante une perpétuelle sonnerie électrique ; des employés couraient, des chapeaux tyroliens échangeaient des réflexions sans doute quotidiennes sur l’appareillage et l’allure prestigieuse de ces rapides de luxe, faites pour qui ? des grands de la terre, des princes, de gros négociants capables d’acheter tout le village, en portant la main à l’escarcelle, mieux, d’un coup de crayon sur un morceau de papier ; et les quotidiens propos, une fois que le dernier wagon avait fait tressauter le hall