Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se dirigeaient en hâte, prolétaires inconsidérés, vers ce spectacle gratuit.

Les héros du spectacle avaient eu, sauf quelques privilégiés, de bons kilomètres à réduire pour venir être splendides sous tant de regards intéressés. La jugulaire de leur casque à aigrette colorée, laissait voir des faces de sueur. La banalité extraordinaire que communique à un mur d’hommes la parfaite identité des formes, des teintes, des lueurs métalliques, rapetissait leur nombre. Les officiers à cheval les parcouraient comme des légumes gigantesques, poussés par rangées régulières dans un champ ; à côté, les masses de la cavalerie, plus brillantes, rappelaient l’allure médiévale du pays et de sa Couronne. Des casques à formidables visières et protège-nuques énormes coquettement relevés à l’extrémité, les cuirasses décorées de relief d’oiseaux terribles, les lames à banderoles, la multiplicité des cuivres et des aciers, don-