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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/290

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sible l’armée contre les centres ouvriers. Ils spéculaient sur la haine sourde qui sépare l’ouvrier du soldat, haine entretenue par des batteries de cabaret, par le dédain du soldat bien et décorativement vêtu pour les haillons du prolétaire, et aussi le mépris du prolétaire pour le garnisaire qu’il juge un fainéant, et qu’il épithétise fréquemment clampin ou cagnard.

Les vainqueurs de cette journée de Krebsbourg, ont, comme le plus souvent, fardé leur triomphe sanglant de toute l’ignominie présumée de la plèbe assaillante. Ces quelques personnes, les vingt hommes presque tous jeunes étudiants sans qualité, valaient-ils la peine que des cadavres témoignassent d’une inutile affection pour eux. N’était-ce pas se tromper étrangement sur les vouloirs de la Loi que les croire exposés à des châtiments barbares, à d’illégales suppressions. Seul, un esprit creux, comme Papegay-Garten, pouvait, non pas s’en