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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/30

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qu’on ne soupçonnât pas quel trésor d’informations ils glissaient à l’oreille du malheureux auditeur) ; autour des puissants nababs, se jouaient, accentuant leurs multiples occupations, par un crayon coquettement posé sur l’oreille, les mains pleines, non de vérités mais de calepins, leurs secrétaires. Parfois, aux sonneries du téléphone, un boursier accourait, puis revenait l’air agrandi et comme magnifié de plus de science encore sur l’état du marché. Les conciliabules demeuraient diplomatiques, jusqu’à l’heure de la clôture. Alors les puissants passaient leurs paletots et s’en allaient, s’ébattant de quelque plaisant calembour, dignes cependant, comme des mortels pas plus que distingués, mais porteurs de lourdes responsabilités et faisant partie de l’arche sainte, essentiellement ; suivait déferlant à flot du portique le menu fretin des commis gouailleurs, danseurs, sauteurs, plaisantins, en éclats