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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/314

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loureux frappé un jour, pour les péchés de son peuple, par la main de la Providence, et un train spécial enleva de Krebsbourg le roi, Sparkling, désormais son garde à vie, destiné à se mirer jusqu’à la fin dans cette terrible obsidienne d’existence, plus une escorte. À la vérité, cet exil de la nouvelle cour et ce soin nouveau, sa tâche ingrate et désolée, le maréchal n’y répugnait point. Il trouverait dans le morne dialogue avec le vieil enfant, dans une existence d’hospitalier pleine d’alertes, le châtiment sérieux qui lui semblait la fin juste et grave d’une vie de spirituel étourdi, et il comptait écouter son âme dans le silence. Le roi, accablé, dormait, pendant que le train royal brûlait les stations en agitant comme des foudres leur vitrage, grimpant les buttes, dévalant aux ravins ; les botes des pacages filaient, les hautes cheminées des usines racontaient les incidents derniers, privées de leur