Aller au contenu

Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V

Ce rêve de ta vie qu’elle fût mienne, sitôt enfui
Et les minutes de nos mains se serrant, sitôt enfuies
Vers les astres de mâle aventure qui de cette heure dans ma nuit ont lui

Dans la démence d’un rêve éveillé marchent mes sens
Dans la logique léthargique d’un rêve éveillé maléfique
Mes sens sont en partance vers l’inconnu des passés évanouis.

Mon âme assiste à tes apparences passantes,
Mon âme assiste à tes baisers magnifiés et caressés
D’ondoyantes rumeurs d’unanimes consentements.

Ce rêve de ta vie, familier des heures, des lentes heures, plus lentes
Depuis que se sont les minutes enlacées, évanouies —
Ton rêve perpétue les lentes traînes de tes regards aimants.