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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/217

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XI

« Moi la bacchante et le grelot
le creux, le sonore, le falot
je sais en ta mémoire des temples à ma gloire.

Quand tu verras des yeux ce seront mes yeux
et ton sommeil hanté du rêve de mes yeux ;
les pourpres ce seront les regrets de mes lèvres
les ors un écho lointain de ma voix
tes joies la mémoire retrouvée de mes fièvres
ta voix le bruit futile des souvenirs qui sont moi.
Comme une mer du lent reflux de mes baisers
paresseuse je balancerai sur tes douleurs ma calme beauté
la mémoire de mes baisers sera ta gloire et ta beauté
comme les mers qui sont mortes en mes profondeurs je t’ai gardé
je ne puis plus t’aimer — car tu n’aimas que moi. »