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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/22

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une différence entre les poètes nouveaux, sûrs de leur accent et de leur chanson, et tels nourrissons qui vont près du Pinde, épelant le modèle, et comptant les syllabes comme les pas d’une faction ?

Ah ! ceci n’est point une attaque contre les poètes du passé : nous déclarions récemment que le symbolisme était une conséquence logique et fatale du romantisme ; nous n’aurions garde de renier nos aïeux, ni nos grands aînés, et si nous avions des sévérités, ce serait uniquement contre des imitateurs qui les suivraient de trop près, et se conformeraient à eux, mots et idées. Nous n’irons même pas jusqu’à invoquer contre les prédécesseurs les arguments d’indépendance auxquels Banville a recours contre les classiques. Nous admettons, comme lui, que Corneille, Racine, Molière et La Fontaine ont écrit des chefs-d’œuvre, malgré leur rythmique, « bien qu’ils n’eussent qu’un mauvais outil à leur disposition ». Nous ne parlerions pas ainsi des romantiques ; ils eurent un outil excellent qui leur servit à faire d’admirables choses (et pour nous Romantisme enclôt Parnasse), mais on peut en avoir un meilleur. Nous sommes si d’accord avec Banville