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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/31

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ville avec le pesant talent de Boileau ; ce sera la noblesse perpétuelle du maître de Florise, ses reproches à Hugo de n’avoir point brisé les barrières, ses dits, qu’on est encore timide quand on se croit le plus audacieux, l’hésitation, le doute sur lequel il conclut sa prosodie, sa vision que la rythmique romantique n’était pas éternelle. Nous ne saurions pas davantage attribuer à cette rythmique le caractère pesant et illogique de la règle classique. L’instruction que nous laissèrent les romantiques est pleine de choses excellentes, apprises du xvie siècle, et aussi découvertes au xixe ; mais comme les règles des trois unités, excellentes en certains cas, elle ne peut s’appliquer à tous. Devenant une règle ne varietur elle garrotterait le lyrisme tout comme une autre.

Il y a quinze ans environ, parmi les poètes déjà notoires, d’aucuns cherchaient déjà à réformer, à modifier leur procédé poétique ; deux méthodes se présentaient, grâce à plusieurs poètes. M. Stéphane Mallarmé, qui pensait que le vers manquait d’euphémisme et de fluidité, ne cherchait point à le libérer, bien au contraire ; pour ainsi dire, il l’essentiellisait ; c’était affaire de fonds et de choix de