Aller au contenu

Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHANSONS

XIX

Celle qui t’aime a dit aux vents :
Passez par le front des futaies,
écoutez les ténèbres des cités,
murmurez des appels à l’Orient et l’Occident
et sa voix vous répondra… Moi.

Celle qui t’aime dit à la mer :
Vos flux et vos reflux et vos marées,
ce long déroulement de vos baisers sur le rivage,
les bourrasques de vos colères sur le rivage,
comme son âme sur ma bouche — ô mer.

Celle qui t’aime dit à son âme :
Mes fiertés, mes marches hautaines,
nos fuites dans la forêt, les baisers
perdus pour lui, perdus pour moi,
mon âme, un jour tu les lui rendras.