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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/74

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J’attends dans l’heure obscure et calme
L’héroïne, fanal de mes rêves fiévreux,
Qui vient sous les frissons approbateurs des palmes
Du fond des lents Édens des pays ténébreux.

Arrivant vers le clair, et du haut des collines.
Dans une ascension des extases de roses,
D’un doigt levé chassant les nuages moroses
Dans le blanc lumineux des lampes sibyllines,

Elle laisse flotter aux quatre coins des vents
Cachant les sombres pics du loin, sa chevelure ;
Et les oiseaux de nuit sont enfuis. Au levant.
C’est toujours un décor plus albe et sans allure.

Demeure bien longtemps au faîte de mon âme
cortège épandu des blancheurs de ses voiles
À genoux sous ton front splendide d’une étoile
Que j’admire longtemps, imaginaire dame !