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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/211

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plus dans tout le contingent que deux disponibles. Les autres étaient blessés ou boitaient.

La colonne était à Haïtcheng depuis trois jouis déjà. On se souvient qu’elle avait quitté Modji la veille de la nôtre, mais le brouillard en mer et l’orage de Kaïping nous avaient retardés de quarante-huit heures.

Après un échange de récits, le boy du colonel nous amène à la gendarmerie où l’on nous indique nos quartiers. Une vaste auberge chinoise à l’enseigne « La maison qui regarde la lune » doit nous servir de résidence pendant notre séjour à Haïtcheng. Lewis et moi faisons office de fourriers en répartissant les chambres entre nos camarades qui arriveront sans doute cet après-midi. Les meilleures sont réservées aux doyens Burleigh et Prior. Quant à moi, le plus jeune, je me trouve réduit à un petit trou noir sans fenêtre, mais que du moins je n’aurai à partager avec personne.

Mon premier soin, cette besogne faite, est d’aller me présenter aux trois fonctionnaires qui doivent à l’avenir nous servir de guides, diriger nos mouvements et nous communiquer les ordres du quartier général. On ne nous a pas fait l’honneur de nous adjoindre, comme aux attachés militaires, des officiers de l’armée active. Nous devons obéir à un sous-lieutenant de réserve et àa deux juristes--