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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/222

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Le sens le plus éprouvé n’est pas le goût, mais l’odorat. La présence constante de fumeurs d’opium, couchés sur les kangs où ils savourent leur drogue, rend toute la maison inhabitable.


15 août.

Nous avons été conviés à rendre visite au général Okou. Il faut d’abord pour arriver au quartier général traverser toute la ville ; les habitants se sont portés en foule sur notre passage, ce qui nous donne l’air de conquérants faisant une entrée triomphale. Les Chinois n’osent élever la voix et les sentinelles japonaises, nous prenant sans doute pour les attachés militaires, présentent les armes. C’est grandiose.

La traversée de la rivière de Haïtcheng, gonflée par de récents orages, est beaucoup moins décorative. Couchés sur les encolures des chevaux, comme des jockeys américains, nous levons les pieds à hauteur de la croupe pour ne pas arriver ruisselants chez le commandant de la deuxième armée. Le quartier général se trouve à trois cents mètres plus loin dans une maison fort modeste. Des cavaliers à culotte rouge s’emparent de nos montures pendant que nous nous alignons militairement sous un pavillon où se feront les présentations. Sur une table