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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/238

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cheval, les maréchaux demeurant tous en dehors des murs. Pour cette opération, les animaux sont entravés et jetés à terre ; on leur ligote les quatre pattes ensemble et on leur applique les fers dans cette position incommode. Les accidents sont pourtant fort rares, mais la séance est longue. Assis sur une borne, je fumais ma pipe en suivant des yeux les tortures infligées au malheureux animal lorsqu’un grand bruit me fait lever la tête. Le général Okou et son état-major, entourés d’une faible escorte de cavaliers, passent devant moi se dirigeant vers le nord. Décidément c’est pour demain.

À mon retour, j’ai la satisfaction de me défaire pour quatre-vingt-dix dollars de la bête féroce de Kaïping ; mais après le coucher du soleil son nouveau propriétaire n’a pas encore osé l’emmener. Je passe la soirée à faire quelques derniers achats en ville et à emballer mes richesses. Je ne me couche que fort tard pour rêver de bombardements et d’assauts.