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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/243

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village des environs, et on eut la bonté de nous apprendre que l’armée japonaise avait refoulé les Russes sur Anchantien ; ce succès avait coûté deux cents tués et blessés.

Le principal argument de nos guides pour nous tenir si loin derrière était le souci qu’ils avaient de ne pas exposer nos existences. Pour mettre leur responsabilité à l’abri, nous envoyâmes au quartier général une protestation signée de tous les correspondants de guerre. Nous déclarions prendre à notre compte tous les risques de la campagne et demandions à ce que l’on tînt les promesses données à Tokio verbalement et par écrit. Cette lettre resta sans réponse.


27 août.

La plaisanterie a continué aujourd’hui ; elle s’est compliquée de pluie et de brouillard. On nous a fait lever au milieu de la nuit. Après une longue marche dans les ténèbres, nous avons fini par nous échouer sur le sommet d’un monticule. Le jour se lève morne et gris ; nous nous trouvons perdus dans les nuages comme sur le rocher des Walkyries.

Le groupe des attachés militaires vient s’installer à côté de nous. Malgré la défense formelle qui nous