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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/268

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grande lunette installée sur un trépied. C’est l’état-major de la 5e brigade.

Le général Yamagoutchi me fait souhaiter la bienvenue par son interprète ; son officier d’ordonnance m’indique l’emplacement des troupes japonaises sur la carte. Je suis très surpris de trouver que la carte du général est celle de l’état-major russe. Combien de fois ne nous avait-on pas rebattu les oreilles en Europe avec des romans fantastiques représentant des légions de géomètres japonais parcourant la Mandchourie depuis dix ans et faisant le levé de chaque pouce de terrain ?

Par contre, tous les ouvrages russes sont portés au crayon rouge sur le plan ; les redoutes, même les réseaux de fil de fer des ouvrages du réduit de Liaoyang, sont notés avec une exactitude que j’ai pu vérifier quelques jours plus tard. Si l’état-major japonais n’a pas envoyé de topographes en Mandchourie, il y a entretenu du moins des espions consciencieux et habiles !

Du haut de notre observatoire, on ne peut apercevoir qu’une partie de la position russe, le reste est masqué par des éminences qui s’interposent aux regards, pour en obtenir le panorama complet, je me transporte sur un piton[1] à cinq cents mètres plus

  1. Point O.