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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/335

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Loin de protester, je le priai de transmettre mes remerciements à l’état-major pour m’avoir laissé une liberté aussi complète pendant la bataille de Liaoyang. Quelques minutes plus tard, ma feuille de route m’était remise. Elle prescrivait aux commandants d’étapes de me fournir logement et nourriture jusqu’à Nioutchouang. Il se trouve qu’un correspondant américain du premier groupe, Frédéric Palmer, du Colliers Weekly, quitte également l’armée. Il possède une voiture et m’offre fort à propos d’y placer mes bagages et de faire route avec moi.


Anchantien, 10 septembre.

Ce matin, j’ai pris non sans un serrement de cœur le chemin du retour. La voiture est partie en avant, Palmer est déjà à cheval, et je dois me hâter de serrer la main aux derniers compagnons de mes jours d’épreuves. Je m’arrête encore un moment pour faire mes adieux à M. Tanaka. C’est un véritable ami dont je me sépare ; sans cesse attentif à adoucir les mesures rigoureuses de l’état-major, il a su s’acquitter, à la satisfaction de tous, de son ingrate mission.

Notre route nous mène une dernière fois à travers le champ de bataille. D’abord, les redoutes de Liaoyang, puis le village de Chiouchianpou, la posi-