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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/337

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que les Japonais aient bien confiance dans leur service de sûreté de première ligne ou dans l’inertie de la cavalerie ennemie. Il me semble pourtant qu’avec quelques escadrons russes, audacieux et énergiquement conduits, on pourrait faire par ici bien du mal aux colonnes de ravitaillement. Mais l’armée de Kouropatkine paraît décidée à s’incruster dans une passivité absolue.


Haïtcheng, 11 septembre.

Le seul événement qui ait marqué cette seconde étape est la rencontre à mi-chemin de la brigade de cavalerie du prince Kannin, se rendant à l’armée. Elle est fort amusante à voir. Sauf dans un peloton qui entoure l’étendard, tous les hommes ont mis pied à terre, chaussé des ouaradjis (sandales de paille) et pendu leurs bottes à l’arçon de la selle. Ces régiments sont les premiers que je vois en tenue de drap depuis que j’ai débarqué en Mandchourie.

L’uniforme de la cavalerie japonaise est le seul de l’armée qui ne soit ni simple ni seyant. On y a prodigué les couleurs les plus criardes ; tunique bleue, parements verts, brandebourgs jaunes, culottes rouges : cela fait pleurer. Ces perroquets ambulants remorquant leurs montures par la bride donnent