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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/37

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nécessité de ce genre. L’île de Yéso et le tiers au moins de la grande île de Hondo (toute la partie septentrionale) peuvent recevoir encore des millions d’habitants. La densité de la population pour toutes les autres provinces, grâce au système de petite culture, presque de culture maraîchère, de tous les pays à riz, s’élève à plus de cent cinquante âmes par kilomètre carré. Les districts septentrionaux de Hondo susceptibles d’être exploités d’une manière identique, ne comptent que soixante-quatorze habitants par kilomètre carré, la moitié seulement de toutes les régions méridionales : il y a là de la place pour six millions et demi de personnes. Quant à Yéso, son climat ne se prête pas, il est vrai, à l’installation de rizières, mais toutes les céréales d’Europe et les arbres fruitiers y réussissent parfaitement. Actuellement cette île est presque inhabitée : elle ne compte que cinq habitants par kilomètre carré ; pourtant sa superficie représente le sixième de l’étendue totale de l’empire.

On voit donc que le Japon possède sur son propre sol des terrains suffisants pour faire face à un accroissement de population considérable, sans avoir besoin d’établir avant de longues années des colonies nouvelles sur le continent. C’est ailleurs qu’il faut chercher le véritable motif de la guerre actuelle. L’orgueil national, commun à tous les peuples jeunes