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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/54

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lement détaché comme instructeur à l’arsenal de Séoul, il se joindra à ses collègues en Corée.

La destination du transport sur lequel les attachés prendront passage à Modji est encore inconnue : le combat, qui se déroule depuis quelques jours autour de Widjou, paraît pencher en faveur des Japonais et permettra probablement aux officiers étrangers de débarquer à l’embouchure du Yalou à Youngampo, peut-être même à Antoung.

Nous sommes serrés à étouffer dans la salle exiguë ; on a peine à rejoindre ceux qui partent et nous serrent une dernière fois la main en nous souhaitant pour bientôt une chance semblable à la leur. Plusieurs correspondants essaient en vain de jouer des coudes pour armer leurs kodaks ; la cohue les comprime inexorablement, ne leur laissant d’autre ressource que de crayonner quelques profils sur leurs manchettes de toile blanche.

Cependant le chef de gare vient implorer les voyageurs ; l’heure du départ approche et l’encombrement de la ligne ne permet pas de le retarder. Toute la foule dévale l’escalier en bois qui fléchit sous cette masse inusitée. Les attachés sautent sur les marchepieds du train déjà en mouvement ; un gros-major suisse est presque laissé sur le quai.


Je regarde avec envie le dernier wagon disparaître