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Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/119

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FONDEMENTS


mènes de cette causalité, mais leur possibilité ne peut être expliquée par cette causalité, que nous ne connais sons pas, et nous sommes forcés de les considérer, en tant qu’elles appartiennent au monde sensible, comme déterminées par d’autres phénomènes, c’est-à-dire par des désirs et des inclinations. Si donc j’étais simplement membre du monde intelligible, toutes mes actions seraient parfaitement conformes au principe de l’autonomie de la volonté pure ; et, si je n’appartenais qu’au monde sensible, elles seraient entièrement conformes à la loi naturelle des désirs et des inclinations, et, par conséquent, à l’hétéronomie de la nature. (Dans le premier cas, elles reposeraient sur le principe suprême de la moralité ; dans le second, sur celui du bonheur.) Mais, comme le monde intelligible contient le fondement du monde sensible, et partant aussi de ses lois, qu’ainsi il fournit immédiatement à ma volonté (qui appartient au monde intelligible) sa législation, et que c’est de cette manière qu’on le doit concevoir comme tel, si, d’un autre côté, je dois me considérer comme un être appartenant au monde sensible, je n’en dois pas moins, comme intelligence, me reconnaître soumis à la loi du monde intelligible, c’est à-dire à la raison, qui renferme cette loi dans l’idée de la liberté, et, par conséquent, à l’autonomie de la volonté, et c’est pourquoi les lois du monde intelligible doivent être considérées par moi comme des impératifs, et les actions conformes à ce principe comme des devoirs.

Et c’est ainsi que les impératifs catégoriques sont