Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
308
CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


l’importance. Car on a vu par l’analytique que, quand, avant d’avoir établi la loi morale, on prend un objet, sous le nom de bien, pour principe déterminant de la volonté, et qu’on en dérive ensuite le principe pratique suprême, il en résulte toujours une hétéronomie et l’exclusion du principe moral.

Mais si la loi morale se trouve déjà comprise, comme condition suprême, dans le concept du souverain bien, il est bien clair qu’alors le souverain bien n’est pas seulement objet, mais que le concept du souverain bien et la représentation de son existence, possible par notre raison pratique, est aussi le principe déterminant de la volonté pure ; car alors c’est en réalité la loi morale, déjà comprise dans ce concept, et non pas quelque autre objet, qui détermine la volonté suivant le principe de l’autonomie. Il ne faut pas perdre de vue cet ordre des concepts de la détermination de la volonté, parce qu’autrement on ne s’entend plus, et l’on croit trouver des contradictions là où tout est dans la plus parfaite harmonie.




______________