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Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/334

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DU CONCEPT DU SOUVERAIN BIEN.




III.


de la suprématie *[1] de la raison pure pratique dans son union avec la spéculative.


La suprématie entre deux ou plusieurs choses unies par la raison est l’avantage qu’a l’une de ces choses d’être le premier principe qui détermine l’union avec l’autre ou avec toutes les autres. Dans un sens pratique plus étroit, elle désigne la supériorité d’intérêt de l’une, en tant que l’intérêt de l’autre ou des autres doit être subordonné à celui– là (qui lui-même ne peut être subordonné à aucun autre. On peut attribuer à chaque faculté de l’esprit un intérêt, c’est-à-dire un principe ou une condition qui provoque l’exercice de cette faculté. La raison, comme faculté des principes, détermine l’intérêt de toutes les facultés de l’esprit, mais elle se détermine à elle-même le sien. L’intérêt de son usage spéculatif réside dans la connaissance de l’objet poussée jusqu’aux principes a priori les plus élevés ; celui de son usage pratique, dans la détermination de la volonté, relativement à un but suprême et parfait. Quant à ce que suppose nécessairement la possibilité de tout usage de la raison en général à savoir que ses principes et ses assertions ne soient pas contradictoires, cela ne constitue pas une partie de l’intérêt de cette faculté, mais en général la condition

  1. * Primat.