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Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/59

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FONDEMENTS


le plus étroit, à l’habileté dans le choix des moyens qui peuvent nous conduire au plus grand bien-être possible. Ainsi l’impératif, qui se rapporte au choix des moyens propres à nous procurer le bonheur, c’est-à-dire le précepte de la prudence, n’est toujours qu’un impératif hypothétique : il n’ordonne pas l’action d’une manière absolue mais seulement comme un moyen pour un autre but.

Enfin il n un impératif qui nous ordonne immédiatement une certaine conduite, sans avoir lui-même pour condition une autre fin relativement à laquelle cette conduite ne serait qu’ua moyen. Cet impératif est catégorique. Il ne concerne pas la matière de l’action et ce qui en doit résulter, mais la forme et le principe d’où elle résulte elle-même, et ce qu’elle contient d’essentiellement bon réside dans l’intention, quel que soit d’ailleurs le résultat. Cet impératif peut être nommé impératif de la moralité.

Il est clair que ces trois espèces de principes contraignent différemment notre volonté, et par là différencient le vouloir. Pour rendre sensible cette différence, on ne pourrait, je crois, les désigner plus exactement qu’en appelant les premiers règles de l’habileté ; les seconds, conseils de la prudence ; les troisièmes, ordres (lois) de la moralité. En effet le mot loi renferme l’aidée d’une nécessité inconditionnelle, qui est en

    durable. Cette dernière même est la mesure à laquelle se ramène la valeur ̃le la première, et celui-là serait prudent dans le premier sens, et ne le serait pas dans le second dont on pourrait dire qu’il est défiant et rusé, mais en somme imprudent.