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CARACTÈRES DES RACES. 321

cifique chez tous les autres peuples qu'il fréquente. 11 est donc vraisemblable que le mélange des races (par les grandes conquêtes), qui efface insensiblement les caractères, n'est pas supportable à l'espèce humaine, malgré tout le soi-disant philanthropisme. D Caractère des races. Pour ce qui est des races, je puis m'en rapporter à l'explication et au développement qu'en a donnés avec habileté et profondeur dans son ouvrage (suivant mes principes) M. G. H. R. Girtarmer; je ferai seulement quelques observations sur la famille et les variétés, ou les écarts qui se remarquent dans une même race. Ici la nature, au lieu de la ressemblance quelle affecte dans la fusion des différentes races, s'est précisément fait une loi du contraire ; c'est-à-dire que dans un peuple de la même race (par exemple chez les blancs), au lieu d'en rapprocher sans cesse et de plus en plus les caractères, pour n'avoir à la fin qu'un seul et même portrait, comme celui qui sortirait de l'impression par une gravure sur cuivre, elle diversifie au contraire indéfiniment son œuvre, quant au corps et à l'esprit, dans la même souche et jusque dans la même famille. Les nourrices, il est vrai, ne manquent pas de dire, pour flatter un des parents : « L'enfant a telle chose du père, telle autre chose de la mère, » en 91