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Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/279

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sance des antiquités, etc. ; et c’est parce que ces sciences historiques doivent nécessairement servir de préparation et de fondement aux beaux-arts, et aussi parce qu’on y a compris la connaissance même des productions des beaux-arts (de l’éloquence et de la poésie) que par une sorte de transposition on les a appelées elles-mêmes de belles sciences.

Lorsque l’art, se conformant à la connaissance d’un objet possible, se borne à faire, pour le réaliser, tout ce qui est nécessaire, il est mécanique ; mais s’il a pour fin immédiate le sentiment du plaisir, il est esthétique. L’art esthétique comprend les arts agréables et les beaux-arts, suivant qu’il a pour but d’associer le plaisir aux représentations en tant que simples sensations, ou en tant qu’espèces de connaissance.

Les arts agréables sont ceux qui n’ont d’autre fin que la jouissance ; tels sont tous ces attraits qui peuvent charmer une société à table, comme de raconter d’une manière amusante, d’engager la société dans une conversation pleine d’abandon et de vivacité, de la monter par la plaisanterie et le rire à un certain ton de gaieté, où l’on peut dire en quelque sorte tout ce qui vient à la bouche, et où personne ne veut avoir à répondre de ce qu’il dit, parce qu’on ne songe qu’à nourrir l’entretien du moment, et non à fournir une matière durable à la réflexion et à la discussion. (Il faut aussi rapporter