Aller au contenu

Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
CRITIQUE DU JUGEMENT.


prit, mais en même temps comme inévitable à cause du besoin de notre entendement, par conséquent comme une finalité par laquelle la nature s’accorde avec nos propres vues, mais en tant seulement qu’il s’agit de la connaissance. — Les lois générales de l’entendement, qui sont en même temps des lois de la nature, sont tout aussi nécessaires (quoique dérivées de la spontanéité) que les lois du mouvement de la matière, et il n’y a pas besoin, pour expliquer leur origine, de supposer quelque but de nos facultés de connaître, car nous n’obtenons primitivement par ces lois qu’un concept de ce qu’est la connaissance des choses (de la nature), et elles s’appliquent nécessairement à la nature des objets de notre connaissance en général. Mais que l’ordonnance de la nature dans ses lois particulières, dans cette variété et cette hétérogénéité, du moins possibles, qui dépassent notre faculté de conception, soit réellement appropriée à cette faculté, c’est, autant que nous pouvons l’apercevoir, ce qui est contingent, et la découverte de cette ordonnance est une œuvre de l’entendement poursuivant un but auquel il aspire nécessairement, c’est-à-dire l’unité des principes, et que le Jugement doit attribuer à la nature, parce que l’entendement ne peut ici lui prescrire de loi.

L’acte par lequel l’esprit atteint ce but est accompagné d’un sentiment de plaisir, et, si la con-