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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/104

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cusés 1565. d’avoir conspiré, avec Kourbsky, contre les jours du monarque, de la tzarine Anastasie et de ses enfans. La première victime fut le célèbre voïévode, prince Alexandre Gorbati-Schouïsky, descendant de Saint-Vladimir, de Vsévolod-le-Grand et des anciens princes de Souzdal : cet homme, d’un génie profond, militaire habile, animé d’une égale ardeur pour la religion et la patrie ; qui, enfin, avait puissamment contribué à la réduction du royaume de Kazan, fut condamné à mort ainsi que son fils Pierre, jeune homme de dix sept ans. Ils se rendirent tous deux au lieu du supplice avec calme et dignité, sans frayeur et se tenant par la main : afin de ne pas être témoin de la mort de l’auteur de ses jours, Pierre présenta le premier sa tête au glaive ; mais son père le fit reculer en disant avec émotion : « non, mon fils, que je ne te voie pas mourir ! » Le jeune homme lui cède la place, et aussitôt la tête du prince est détachée du corps ; son fils la prend entre ses mains, la couvre de baisers, et levant les yeux au ciel, il se livre d’un air serein entre les mains du bourreau. Le beau-frère de Gorbati, Pierre Khovrin, Grec d’origine ; le grand-officier Golovin, le prince Soukhoï-Kachin, grand échanson, le prince Pierre Gorensky furent décapités le même jour. Le