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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/138

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taient, 1568. était aux yeux de Jean un motif suffisant pour les traiter en traîtres et en rebelles.

En un mot, la tyrannie avait atteint son plus haut période ; mais combien de temps elle devait durer encore !…. Rien ne pouvait désarmer le barbare ! ni la résignation, la générosité de ses victimes, ni les fléaux qui, à cette époque, affligeaient la Russie. Peste. En proie aux horreurs de la persécution, elle était dévastée en même temps par une peste qui y avait pénétré de l’Esthonie et de la Suède. Au mois de juin 1566, l’épidémie commença à exercer ses ravages dans la province de Novgorod, le mois suivant à Novgorod même ainsi qu’à Polotsk, à Ozéritché, à Nevle, à Veliki-Louki, à Toropetz et à Smolensk. Les hommes mouraient subitement, d’un signe, disent les chroniques ; ce qui signifie sans doute une tache ou un abcès. Bientôt un grand nombre de villages, et, dans les villes, des rues entières devinrent un désert : les églises ne retentissaient plus du chant des prêtres qui s’immolaient à la sainte obligation de secourir les citoyens, et, pour les remplacer, il fallut faire venir des pasteurs des autres villes. En général il mourait plus d’ecclésiastiques et de gens du peuple que de militaires : la peste étant parvenue jusqu’à Mojaïsk, le tzar y fit établir un cordon de troupes