Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1560 — 1561. d’écouter les accusés ; tous les membres du conseil qui restaient encore fidèles à leur conscience furent de cet avis, mais la troupe inique, pour nous servir de l’expression de Kourbsky, s’y opposa formellement, soutenant que des hommes condamnés dans l’opinion d’un prince, souverainement bon et juste, ne pouvaient alléguer aucune justification valable ; que leur présence et leurs intrigues étaient également à craindre ; « le repos du tzar, disait-on, celui de la patrie exigent que l’on prononce sans délai sur cette importante affaire : » en conséquence, les accusés furent déclarés coupables. Exil de Sylvestre Il ne s’agissait plus que de déterminer la peine, et le monarque, voulant encore faire preuve de clémence, consentit à la mitiger : il exila Sylvestre au monastère isolé de Solovetsky, dans une île sauvage de la mer Blanche ; Adascheff reçut la défense de sortir de Fellin, nouvelle conquête à laquelle il avait contribué par ses talens et ses dispositions militaires ; la fermeté, le calme de ce grand homme désespérant ses odieux persécuteurs, il fut renfermé à Dorpat, où la fièvre l’emporta au bout de deux mois. Mort d’Adascheff. À la nouvelle de sa mort, ses ennemis, ivres de joie, annoncèrent au tzar que ce traître, succombant à ses remords, s’était empoisonné.… À jamais