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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/190

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1570. ces invectives, il lui ordonna de reporter le crucifix et les images dans l’église de Sainte-Sophie, où il fut entendre la messe ; il pria avec ferveur, se rendit ensuite au palais épiscopal, se mit à table avec tous ses boyards, commença à dîner : tout à coup il se lève et pousse un cri effroyable (52) !…. À ce signal ses satellites paraissent ; ils saisissent l’archevêque, ses officiers, ses gens de service. Le palais, les cellules, sont, à l’instant, livrés au pillage. Léon Soltikof, maître de la cour, et Eustache, confesseur du tzar, osèrent même dévaster l’église de Sainte-Sophie, enlevant le trésor, les vases sacrés, les images, les cloches ; ils dépouillèrent également les églises des riches monastères ; après ces sacriléges, commencèrent les jugemens…… Ils étaient rendus par Jean et son fils, de la manière suivante : tous les jours on amenait devant eux cinq cents et jusqu’à mille novgorodiens,qui étaient aussitôt assommés, torturés ou brûlés au moyen d’une composition combustible. Quelquefois ces malheureux attachés à des traîneaux, par la tête ou les pieds, étaient traînés sur la rive du Volkhof, à l’endroit où cette rivière ne se couvre pas de glace en hiver. Là, de la hauteur du pont, on les précipitait dans l’eau par familles entières, les femmes avec leurs maris, les mères avec