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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/208

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mante : 1570. elle fut saisie, violée et pendue aux yeux de son mari, auquel on trancha la tête (68).

La fureur du tyran, retombant sur les familles entières, exterminait nou-seulement les enfans avec leurs pères, les femmes avec leurs époux, mais souvent même jusqu’au dernier parent du prétendu criminel. C’est ainsi que, sans compter les dix Kolytschef, périrent plusieurs princes d’Yaroslavle (l’un d’eux, Jean Schakovsky, fut tué de la propre main du tzar, d’un coup de masse d’armes) ; plusieurs princes Prazorovsky, Ouchaty ; plusieurs boyards des familles Zabolotsky, Boutourlin, subirent le même sort. Quelques Russes de distinction prévinrent leur supplice par une fin glorieuse : deux frères, les princes André et Nicétas Metchersky, en défendant avec valeur la nouvelle forteresse du Don, tombèrent sous les coups des Tatars de Crimée. Les corps de ces deux guerriers, arrosés des pleurs de leurs braves compagnons d’armes, n’étaient point encore inhumés, lorsque les sicaires de Jean se présentèrent pour les égorger : on leur montra les dépouilles inanimées ! Il en arriva autant à l’égard du prince André Olenkin : les assassins expédiés de Moscou le trouvèrent mort au champ d’honneur ; loin d’en être touché, le tzar accomplit sa vengeance sur les