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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/222

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1570. d’or dont la Livonie avait un gage certain dans la personne de son jeune roi. » Pour toute réponse on lui ordonna de se retirer, et le 16 mars, après être resté plus de sept mois sous les murs de Revel, Magnus leva le siége, mit le feu à ses travaux, et se retira à la tête de sa troupe allemande à Oberpalen, que le tzar lui avait donné par anticipation sur sa future royauté. L’armée russe prit ses cantonnemens dans la Livonie orientale (83).

L’inutilité de cette première tentative était faite pour irriter le tzar ; instruit, dans le même temps, que les rois de Suède et de Danemarck venaient de conclure entre eux un traité d’alliance, il en témoigna à Magnus le plus vif mécontentement, accusant son frère d’avoir rompu l’amitié qui l’unissait à la Russie, pour rechercher celle d’un ennemi de Moscou (84). Un autre événement inattendu vint augmenter encore l’inquiétude du tzar et de Magnus. Taube et Kruse, redevables au premier de leur liberté, de leur élévation et de leur opulence, ayant perdu après le siége infructueux de Revel la confiance du nouveau roi de Livonie, et craignant de perdre aussi celle de Jean, oublièrent leurs sermens et l’honneur, entrèrent en relations secrètes avec les Suédois, avec les Polonais, et