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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/256

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sonniers, 1572. sans livrer bataille ; il se croyait certain d’atteindre notre capitale, de détrôner, même d’expulser le tzar sans rencontrer d’obstacles et n’ayant qu’à tuer des hommes désarmés. Un jour il dit à ses houlans, aux princes, aux grands de sa cour, « au lieu de perdre son temps à une correspondance fallacieuse, il faut décider, avec le tzar de Moscovie en personne, l’affaire d’Astrakhan et de Kazan. » Invasion des Tatars. Aussitôt il se précipite, par une route qui lui était déjà connue, vers le Don et l’Ougra, traversant, sans aucun danger, des stepps, des villes incendiées, des villages en ruine, et à la tête d’une armée telle que les khans n’en avaient point rassemblée depuis Mamaï, Tokhtamouich et Akmet. Il s’y trouvait des Nogaïs, des Janissaires du Sultan et un train d’artillerie considérable. Les Russes, peu nombreux, se tenaient renfermés dans leurs forteresses ; rarement voyait-on en campagne quelques cavaliers ; encore y paraissaient-ils comme éclaireurs, et non pas pour combattre. Bientôt le khan découvrit l’Oka, et, sur la rive gauche de ce fleuve, à trois verstes de Serpoukhof, il aperçut l’armée moscovite dans des retranchemens, garnis de fortes batteries. Cet endroit était regardé comme le plus propre au passage ; le khan, trompant