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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/285

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1573—1575. m’a dit : apprends qu’hier tu n’as pas vu le roi ; c’est moi qui étais à sa place, tandis qu’il se tenait parmi les grands ; car il ne voulait pas recevoir la missive de votre tzar, pensant qu’elle pouvait contenir encore des injures, que même un simple bourgeois ne saurait lire. En me congédiant le roi m’a adressé la parole : le tzar, m’a-t-il dit, est devenu pacifique ; mais moi je ne veux point de paix avec lui et je ne le crains pas. » En un mot, la Suède avait retrouvé de l’énergie. Elle avait pris à sa solde trois mille Écossais et deux mille Anglais, et le tzar, qui naguères traitait cette puissaace avec tant de hauteur, le tzar qui avait plus de cent mille hommes de troupes en Livonie et à Novgorod, témoigna la plus grande condescendance, ne dit pas un mot de l’insulte faite à son envoyé, supporta les railleries qu’excitait cet oubli de toute dignité et fit ce que désirait le roi, c’est-à-dire, qu’il envoya ses boyards, le prince Sitzky et autres, sur les rives de la Sestra qui formait alors la limite entre la Finlande et la Russie, pour traiter de la paix avec l’amiral Klass Fléming. De longues discussions eurent lieu avant de convenir du lieu de l’entrevue ; Fléming demandait que l’on dressât des tentes sur le pont, mais le prince