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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/302

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1573—1577. trône et je prends part à votre douleur. La mort des monarques chrétiens est un malheur pour les chrétiens et un sujet de joie pour les infidèles. Voulant vivre en paix avec vous, mes ambassadeurs se rendront à Varsovie aussitôt votre retour. J’attends les vôtres à Moscou ; toutefois pendant votre absence, il ne me paraît pas convenable à ma dignité d’être en rapport d’affaires avec les grands de votre royaume. Quant à la trève, j’ai donné à mes voïévodes l’ordre de l’observer. » Mais déjà Henri avait abandonné la Pologne ! il n’avait recherché cette couronne que pour complaire à sa mère, Catherine de Médicis, dont la conduite, en cette circonstance, était le résultat des intrigues, des insinuations d’un aventurier, le nain Jean Krassovsky. Pendant trois mois, étranger aux affaires de la politique, adonné aux festins, à la mollesse, au plaisir de la chasse, Henri, prince indolent et voluptueux, s’était dégoûté de son royaume ainsi que d’un pouvoir limité. Il fit donc en secret des préparatifs de départ, et, profitant de la nuit, il déserta le trône de Pologne pour aller occuper celui de France : il se hâta d’aller hériter du sceptre de son frère, mais en même temps de ses infortunes, destiné à régner comme lui dans un temps