Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1577. de fers, virent séquestrer leurs biens et leurs maisons. Satisfait de cette expédition, Jean fit présent d’une chaîne d’or à Belzky et donna des médailles aux gentilshommes qui l’avaient faite avec lui.

31 Août.
Trahison de Magnus.
Magnus se trouvait alors à Venden : il ne jugea pas à propos d’aller au-devant du tzar ; cependant, pour obéir à ses ordres, il lui envoya le voïévode polonais, prince Poloubensky, avec deux officiers de marque, porteurs de ses excuses. On rapporte que Jean ayant fait au premier l’accueil le plus flatteur, en obtint la confidence d’un secret d’une haute importance qui lui dévoila la perfidie de son vassal. Il apprit que Magnus entretenait de secrètes relations avec le duc de Courlande ; qu’il avait le projet de se soumettre à Batory avec toutes les villes de la Livonie ; enfin qu’il détestait intérieurement et les Russes et leur tzar. On ne peut deviner le motif qui décida ce voïévode à trahir ainsi la confiance de Magnus. Doit-on le rapporter au désir de se venger sur lui de la révolte des habitans de Volmar ? Faut-il l’attribuer à une basse crainte, ou bien aux bontés inattendues de Jean ? Quoi qu’il en soit, le tzar pouvait légalement punir un traître et s’abandonner à un courroux juste autant que naturel ; mais il savait par fois se dompter