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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/370

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1579. le Sultan seul surpasse en puissance. » Le pape promit à Batory de solliciter pour lui auprès de tous les cabinets de l’Europe, et lui envoya, en attendant, une épée avec sa bénédiction. L’électeur de Brandebourg lui donna quelques pièces de canon. Le roi de Danemarck, bien qu’il favorisât en secret les desseins de cet ennemi de la Russie, voulait temporiser et attendre les événemens ; mais celui de Suède conclut sur-le-champ un traité d’alliance offensive et défensive avec Batory. Le khan obtint les présens qu’il exigeait de la Pologne pour agir de concert avec elle dans la guerre projetée. La Transylvanie envoya à Étienne ses anciens et valeureux bataillons. Cependant il manquait de moyens préliminaires pour faire face aux frais de la guerre ; il réduisit les dépenses de la cour, versa au trésor public ce qu’il possédait d’or et d’argent, et fit de nombreux emprunts : les troupes furent passées en revue, exercées par lui-même ; il forma des approvisionnemens, et, comme s’il eût eu encore du loisir, on le vit instituer de nouveaux tribunaux, donner de nouvelles lois à l’État, flatter la noblesse et affermir le pouvoir royal.

Ce fut sur ces entrefaites que Karpof et Golovin, ambassadeurs de Jean, porteurs de l’acte