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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/374

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1579. ses voïévodes et de celui de ses sujets, car la confiance n’est un sentiment naturel que pour une conscience pure. Le tzar, qui avait fait périr des héros, épargnait alors d’indignes voïévodes. Les princes Jean Galitzin, Paletzky, Théodore Schérémétief, couverts de honte par leur fuite de Venden, commandaient encore dans l’armée ! À l’approche d’une guerre dangereuse, il n’osait pas les punir, dans la crainte de se voir trahi par ceux qui leur ressemblaient et qui auraient pu chercher un refuge auprès de Batory. Avec cette manière de penser sur le compte de ses généraux, Jean se persuadait que lenteur et indécision devenaient prudence ; il ne voulait qu’effrayer son ennemi par le nombre des troupes rassemblées, conservant encore l’espoir de la paix, ou du moins attendant pour tirer le glaive une urgente nécessité ; elle ne tarda point à se présenter.

Dès que le tzar eut appris que Lopatinsky, envoyé de Batory, se rendait à Moscou, il donna l’ordre de le faire arrêter à Dorogouge. Cet officier lui envoya alors la lettre d’Étienne, écrite de Vilna le 26 juin ; elle était extrêmement prolixe, d’un style sec et sans éloquence, mais écrite avec esprit. En voici l’analyse. « L’acte de trève, y était-il dit, est faux ; les boyards mos-