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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/381

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1579. d’entendre les cris des assiégés, dans cet instant de victoire, cris d’appel à leurs frères de Sokol ! Mais le prévoyant Batory avait détaché des troupes fraîches du côté de Drissa, pour couper la communication et arrêter les Russes au cas qu’ils voulussent faire un mouvement vers Polotsk. En même temps les voïévodes de Sokol se virent trahis par les cosaques du Don qui, de leur propre autorité, abandonnèrent l’armée pour s’en retourner dans leur pays, défection de nature à excuser Schein et ses compagnons. En vain Étienne attendit leur dangereuse attaque pendant vingt-quatre heures : il finit par se tranquilliser à ce sujet et se hâta de réparer l’échec qu’avaient éprouvé ses troupes.

Les Russes, après avoir repoussé l’assaut, s’étaient empressés d’éteindre l’incendie de la citadelle. L’ennemi établit alors d’autres batteries et s’avança vers les murs en ruines, qu’il embrâsa de nouveau, en lançant des grenades dans leurs débris. À peine les assiégés pouvaient-ils respirer au milieu des tourbillons de flammes et de fumée ; occupés sans cesse à éteindre le feu, ils expiraient de fatigue ou sous la mitraille. Dans cette terrible position, ils résistèrent encore quelques jours, soutenus par l’attente d’un secours et l’idée de leur délivrance : enfin, tout es-