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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/389

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1579. tranquillité régnait dans Moscou, il fit écrire au conseil de Lithuanie que, préparé à marcher incessamment contre le roi, ses conseillers d’État, prenant en pitié les pleurs des Chrétiens, étaient parvenus, à force de sollicitations, à lui persuader de suspendre les hostilités. La dépêche ajoutait : « Étienne prouvera son véritable amour de l’humanité et de la justice, si, arrêtant l’effusion du sang, il veut entrer en négociations avec le tzar, à l’effet de conclure une paix éternelle, appuyée sur une amitié sincère. » Cette missive pacifique fut expédiée à Vilna par un courrier ; la réponse de Batory, apportée par un officier, déclarait, en termes très-durs, que la Livonie était le sujet d’une guerre qui devait en même temps réprimer l’ambition insensée du tzar. Le roi exigeait que, conformément au droit des gens, Lopatinsky, détenu jusqu’alors à Dorogobouge, fût rendu à la liberté. Ce courrier ennemi dîna chez le tzar à Novgorod, comme s’il eût été l’ambassadeur d’une puissance amie ; chose qui ne s’était jamais vue. Voici un extrait de la réponse de Jean à Batory. « Désirant conserver avec vous des relations de fraternité, je ne veux pas répliquer à vos reproches. J’attends avec bienveillance vos ambassadeurs, pour lesquels j’accorde une