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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/396

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1580. lui-même ;, avait franchi les limites de la Russie. « Le délai que je vous avais accordé, écrivait-il au tzar, est expiré. Si vous voulez obtenir la paix, vous devez restituer à la Lithuanie, Novgorod, Pskof, Louki, avec tout le territoire de Vitebsk et de Polotsk, ainsi que la Livonie entière. »

Ambassade à Vienne et à Rome. Cette invasion à laquelle Jean ne s’attendait pas, vers la fin de l’été, lui parut une perfidie. D’après le conseil de ses boyards, il se hâta d’expédier un courrier à l’Empereur et un autre au pape, pour les engager à embrasser son parti. Dans sa lettre au premier, il cherchait à démontrer que les Polonais faisaient la guerre à la Russie à cause de son intime liaison avec l’Autriche ; ensuite il exigeait que Rodolphe, fidèle à sa promesse, envoyât des plénipotentiaires à Moscou pour renouveler l’alliance contre leurs ennemis communs. En se plaignant de la mauvaise foi de Batory, il engageait le pape à remettre ce prince dans la bonne voie, et à le détourner d’une odieuse alliance avec les Turcs. Sa dépêche donnait l’assurance du désir sincère qu’il éprouvait de se coaliser avec tous les souverains de l’Europe contre le Sultan, et d’entretenir, à cet effet, des relations intimes et continuelles avec la cour de Rome. Ainsi ce