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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/459

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1582. qu’il avait dû fournir aux Turcs dans une longue guerre contre la Perse ; cet événement délivra la Russie de ses dangereuses incursions durant le cours de cinq années.

Ensuite, voulant aborder la question principale, Antoine sollicita une audience particulière du tzar, à l’effet de l’entretenir de la réunion des cultes. « Je suis prêt à vous entendre, lui dit Jean ; mais en présence de mon conseil-privé, et, si cela est possible, sans disputer, car chacun, préconisant la religion qu’il professe, craint d’être contredit sur ce point. La controverse est une source de querelles, et moi je ne désire que paix et amitié. » Au jour indiqué (le 21 février), Antoine, accompagné de trois jésuites, fut introduit dans la salle du trône, où le tzar était assis, entouré de ses principaux officiers. Après les complimens d’usage, il exhorta de nouveau l’ambassadeur à ne pas entamer la question de la religion. « Antoine, ajouta-t-il, j’ai déjà cinquante-un ans, et il ne me reste pas long-temps à vivre : élevé dans les principes de notre Église chrètienne y séparée depuis des siècles de l’Église latine, pourrais-je lui devenir infidèle près du terme de mon existence ? Le jour du jugement de Dieu s’approche ; il fera voir laquelle