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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/462

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1582. Grecs pour les punir de leur schisme et de leur désobéissance à Jésus-Christ. »

Le tzar répondit tranquillement : « Je n’ai jamais écrit au pape au sujet de la religion : plusieurs motifs me portaient même à ne pas vouloir en parler avec vous, d’abord dans la crainte de blesser votre cœur par quelque parole dure, ensuite parce que je m’occupe uniquement de choses temporelles et d’affaires d’État, laissant de côté la controverse, qui est du ressort de notre métropolitain. La hardiesse de vos discours est appuyée sur votre qualité de prêtre, ainsi que sur la mission dont vous êtes chargé ; mais vous vous trompez, si vous croyez que les Grecs sont pour nous un évangile : nous croyons en Jésus-Christ et non pas aux Grecs. Quant à l’Empire d’Orient, apprenez qu’il n’est pas l’objet de mon ambition : satisfait du mien dans ce monde, je ne désire que la miséricorde divine dans celui à venir. » Jean ne fit aucune mention ni du concile de Florence, ni de l’alliance générale des chrétiens contre le Sultan ; mais en témoignage d’amitié pour le pape, il promit de nouveau liberté et protection à tous les marchands étrangers ainsi qu’aux prêtres de l’église latine, en Russie, sous la condition