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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/465

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1582. palais : après lui avoir indiqué une place en face de lui, le tzar lui dit, en élevant la voix de manière à se faire entendre par tous les boyards : « Antoine, je vous prie d’oublier ce qui a pu vous déplaire dans ce que j’ai dit sur le compte des papes. À la vérité, nous ne sommes pas d’accord sur quelques-uns des préceptes de la religion : cependant, je veux vivre en bonne intelligence avec tous les monarques chrétiens. Je vous ferai accompagner à Rome par un de mes dignitaires, et je vous donnerai une preuve de ma reconnaissance pour le service que vous m’avez rendu. » Ayant permis ensuite à Antoine de parler aux boyards, celui-ci fit de nouveaux efforts pour leur prouver la vérité de la confession romaine, et, si on doit l’en croire, il composa en trois jours, conformément à leur désir, tout un livre sur les prétendues erreurs des Grecs, se fondant sur les œuvres théologiques de Gennadius, patriarche de Constantinople, confirmé dans le pontificat par Mahomet II. Au nom du pape, il supplia le tzar d’envoyer à Rome quelques jeunes Russes versés dans les lettres, afin de les mettre à même de connaître les vrais dogmes de l’ancienne Église grecque, et d’apprendre les langues italienne ou latine, en même temps que,