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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/496

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1581. étions assez heureux pour regagner la Russie, nous y arriverions avec la tache du parjure, car nous nous sommes engagés à soumettre Koutchoum ou à effacer nos fautes par un trépas généreux. Nous avons vécu long-temps avec une réputation déshonorante ; sachons mourir après en avoir acquis une glorieuse ! C’est Dieu qui accorde la victoire, et souvent aux plus faibles : que son nom soit sanctifié ! Amen ! répondit la troupe. » Aux premiers rayons du soleil, les Cosaques se précipitent sur les retranchemens, à travers une nuée de flèches, Combat décisif. et en criant : Dieu est pour nous ! L’ennemi aussitôt abat lui-même ses palissades sur trois points différens. Les Sibériens en sortent le sabre ou la lance à la main, et engagent, corps à corps, un combat désavantageux pour les guerriers d’Iermak, trop inférieurs en nombre. Les hommes tombaient de part et d’autre ; mais les Cosaques, les Allemands et les Polonais formaient un mur inébranlable, chargeaient leurs armes avec ordre, et, par un feu soutenu, éclaircissaient les rangs de l’ennemi, qu’ils chassaient vers ses retranchemens. Iermak et Koltzo, aux premières lignes, faisaient des prodiges de valeur, répétant à haute voix Dieu est pour nous ! tandis que l’aveugle Koutchoum, placé