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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/509

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1582. jeunesse du tzar ! La renommée exagérait la gloire de cette conquête ; il n’était bruit que des innombrables armées détruites par les Cosaques, du grand nombre de peuples soumis par leur valeur, des richesses immenses qu’ils avaient trouvées ; en un mot, la Sibérie semblait être tombée du ciel pour les Russes ; et, pour faire ressortir davantage les succès d’Iermak, on oubliait que de temps immémorial ce pays avait été connu des Russes. La disgrâce des Cosaques fit place aux honneurs ; Jean Koltzo, baissant avec humilité sa tête coupable devant le tzar et les boyards, n’entendait plus que des paroles de bienveillance, que des louanges sur sa conduite, que le nom de vaillant guerrier ; vivement attendri, il baisait la main du tzar, qui lui fit donner, ainsi qu’aux autres envoyés de Sibérie, de l’argent, du drap et des étoffes de prix. Envoi d’une armée en Sibérie. Jean expédia immédiatement vers Iermak le prince Siméon Bolkovsky et l’officier Jean Gloukof avec cinq cents strélitz. Il autorisa Jean Koltzo à chercher des volontaires pour aller s’établir dans les nouvelles contrées du Tobol, et ordonna à l’évêque de Vologda d’y envoyer dix prêtres, à l’effet de célébrer l’office divin. Le prince Bolkovsky devait prendre, au printemps, des bateaux chez les Stroganof, et s’embarquer