Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/531

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1583.
Affaires de Pologne.
La paix avec la Pologne paraissait établie sur des bases peu solides ; les ambassadeurs de Batory, lors de leur séjour à Moscou, avaient élevé de nouvelles prétentions. Ils voulaient que, dans ses titres, Jean ne prît jamais celui de souverain de la Livonie, et qu’il reconnût l’Esthonie comme légitime possession d’Étienne. Les boyards firent droit à une partie de cette demande en ratifiant la promesse de ne point porter, pendant dix ans, la guerre en Esthonie. Ensuite les deux souverains s’engagèrent, par un serment, à observer avec fidélité toutes les conditions du traité : cependant les généraux polonais occupaient plusieurs places dans les districts de Toropetz, de Louki, de Vétlige ; ils se refusaient à déterminer positivement les frontières des deux États ; ils offensaient, ils insultaient les dignitaires russes, opposant des difficultés à l’échange respectif des prisonniers de guerre, condition consentie par eux. Ils extorquèrent environ 7,000 roubles et 280 peaux de zibelines, pour rendre la liberté à Théodore Schérémétief ; 4114 roubles pour le prince Tatef, 3,223 pour le prince Khvorostinin, et 4,457 pour Tchérémissinof : les autres prisonniers furent retenus en captivité. Dans ses communications avec le tzar, Étienne trouvait quelquefois les plaintes de ce prince