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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/555

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1584. pour Jean, excédé la mesure des forces humaines. Souvent il éprouvait une langueur douloureuse, symptôme précurseur de destruction ; mais il luttait contre elle et ne commença à s’affaiblir visiblement que dans l’hiver de l’année 1584. À cette époque, parut une comète dont la queue avait la forme d’une croix. Le tzar s’étant rendu, pour la voir, sur l’escalier rouge, l’observa long-temps et dit à ceux qui étaient près de lui : Voilà le présage de ma mort ! Poursuivi par cette idée, il fit chercher en Russie et en Laponie, des astrologues, de prétendus magiciens, en rassembla environ soixante et leur assigna pour résidence une maison dans Moscou ; tous les jours, son favori Belsky allait discuter avec eux au sujet de la comète. Bientôt Jean fut attaqué d’une maladie alarmante. Ses entrailles commençaient à se corrompre et son corps s’enflait ; on assure que les astrologues lui ayant annoncé qu’il n’avait plus que quelques jours à vivre, c’est-à-dire, jusqu’au 18 mars, il leur avait imposé silence en les menaçant de les faire brûler vifs, s’ils avaient l’audace de répandre cette prédiction : dans le courant de février, il s’était encore occupé d’affaires ; mais le 10 mars on expédia un courrier pour retarder, en raison de la maladie du tzar, l’arrivée de l’ambassa-