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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/80

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sions. 1564. Le venin de l’aspic est dans la bouche du parjure ; ses paroles sont autant de traits empoisonnés. Tu te plains des persécutions que je t’ai fait éprouver ; mais tu ne serais pas maintenant auprès de notre ennemi, si je n’avais pas été trop clément envers vous tous, ingrats que vous êtes ? Il est vrai que je t’ai quelquefois puni de tes fautes…… Je l’ai fait toujours avec ménagement et en ami, tandis que je t’accordais d’éclatantes récompenses. Tu étais si jeune encore, voïévode et conseiller du tzar, comblé d’honneurs et de richesses. Rappelle à ta mémoire le souvenir de ton père ; il vivait sous la protection du prince Michel Koubensky ! Tu te glorifies d’avoir versé ton sang dans les batailles ; mais tu n’as fait que payer ta dette à la patrie ; et d’ailleurs est-elle donc si grande la gloire de tes exploits ? Lorsque le khan fuyait de Toula, vous étiez rassemblés à un festin chez le prince Temkin et vous aviez laissé à l’ennemi le temps de rentrer dans ses déserts. À Nevle, vous aviez plus de 15,000 hommes sous vos ordres et vous n’avez pu défaire 4,000 Polonais ! Tu parles des royaumes de Bâti dont vous avez fait la conquête ; sans doute tu entends par là le royaume de Kazan, car tes yeux n’ont pas